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Le 13 juin, pour la première fois de sa vie, Dimitri Jozwicki a couru un 100 m en moins de onze secondes lors du meeting handisport du stade Charléty, à Paris, brisant ainsi une barrière qui équivaut à celle des dix secondes chez les valides. Grâce à ce chrono de 10 s 99, il est devenu le cinquième homme de sa catégorie de handicap (T38, pour les athlètes atteints de paralysie cérébrale) à réaliser cette performance. Samedi 31 août, le sprinteur de 27 ans sera l’un des prétendants au podium des Jeux paralympiques, sur la piste du Stade de France, à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis).
Le handicap de Dimitri Jozwicki et de ses concurrents réunit à peu près tout ce qui complique la vie d’un sprinteur, pour lequel le relâchement et la fréquence des mouvements sont cruciaux. « Je vais être limité en amplitude articulaire, j’ai des petits soucis de coordination, je souffre de spasticité, qui contracte involontairement mes muscles. Je me crispe facilement et me fatigue musculairement plus vite », énonce-t-il.
A Tokyo, l’athlète français avait pris la 4e place en finale, en 11 s 52. Lors des Mondiaux 2023, il a terminé 5e, en 11 s 19. Après sa première aux Jeux, en 2021, le Lorrain escomptait atteindre onze secondes pour être champion trois ans plus tard à Paris. « On sera six ou sept à être capables de faire ce chrono de onze secondes ou mieux et à espérer un podium », estime-t-il.
Si Dimitri Jozwicki continue de progresser, le niveau de ses adversaires ne cesse également d’augmenter. L’Américain Jaydin Blackwell a, par exemple, établi un record du monde en 10 s 72. « On est capables, le handicap n’est pas une fin en soi, affirme-t-il. Je ne courrais jamais le 100 m aussi vite que Usain Bolt [9 s 58], mais c’est le cas de 99,9 % des gens, d’ailleurs peut-être aussi de Noah Lyles [champion olympique 2024]. »
C’est un autre sprinteur, tout juste retraité, qui a suscité la vocation athlétique de Dimitri Jozwicki et de son frère jumeau Rémi, né sans handicap. En 2010, Christophe Lemaitre réussit un triplé lors des championnats d’Europe de Barcelone. « Cela nous a inspirés, se souvient-il. On avait des qualités de vitesse. Au rugby, on jouait ailier. Le 100 m s’est imposé à nous. »
L’adolescent a 14 ans quand il commence l’athlétisme en milieu valide. Il ne découvre le handisport qu’en 2016, ignorant qu’il y avait sa place : « Je ne connaissais pas le système de classification [selon les handicaps]. Personne ne m’avait orienté jusqu’à ce que mon coach, Julien Reb, ne m’en parle au détour d’une conversation. J’étais pourtant étudiant en ergothérapie. »
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